« Votre promotion est aujourd’hui baptisée du nom de Maxime Touchais.
Si on nous parle assez souvent, à tort peut être, des héros du quotidien, permettez moi de vous dire que vous êtes aujourd’hui dans une de ses fabriques les plus pures et je sais que le Professeur Gohin, par humilité mais aussi par discrétion ne mentionnera que sous la confidence les nombreux mails qu’il reçoit faisant état d’actions d’éclat face l’ennemi, d’actes de bravoure, de dévouement ou encore même ses nombreux étudiants aujourd’hui investis de responsabilités régaliennes, souvent de l’ombre, mais toujours au profit de quelque chose qui nous dépasse tous et qui nous donne espoir quant à l’avenir de notre pays.
Ce nom qui probablement vous était inconnu jusqu’à présent fera aujourd’hui partie de votre formation.
Lorsqu’il est question de donner des noms de baptême à des promotions qu’elles soient civiles ou militaire, on recherche, généralement dans l’histoire, des personnages qui l’ont justement marqué par des actions personnelles ou collectives, par des faits d’armes, de raison ou de cœur.
Lorsqu’il est question de donner un nom de baptême à une promotion, on recherche aussi des personnes dont les actes, la pensée et la foi sont compatibles avec les valeurs portées par la formation dispensée pour cette promotion.
Enfin, lorsqu’il est question de donner un nom de baptême à une promotion, on recherche un exemple à suivre, un destin qui, parfois tragique, donne matière à réfléchir sur notre condition, qui donne matière à s’élever et enfin à produire le meilleur de soi même pour poursuivre une action enclenchée et en laquelle nous croyons fermement.
Derrière ces quelques mots, je vais vous expliquer pourquoi votre promotion portera fièrement le nom de notre camarade.
Maxime était un fils, un mari, un frère, un ami et un futur père entièrement tourné vers les autres et surtout vers le service.
Il y a tant de choses à dire sur sa personnalité, sur sa bonté d’âme et de cœur que le temps manquerait. Sachez qu’il était bon, droit, loyal et fidèle et qu’il était aimant, qu’il regardait l’autre comme son semblable et qu’il aurait préféré perdre 1000 fois sa vie pour en sauver une autre que la sienne.
Maxime, c’était un officier brillant et doté d’un sens aigu du service.
Maxime était assurément l’un d’entre eux faisant la fierté de sa famille mais aussi celle de son professeur envers qui il portait une affection bien plus grande que le lien universitaire.
La perte de Maxime est un drame car je le crois, les personnes faites dans son bois sont rares. C’est ce même bois qui permet de tenir lorsque les autres vacillent. C’est ce bois-là qui, un soir de tempête commande une opération d’évacuation héliportée en pleine mer pour parvenir au sauvetages d’inconnus perdus au large. C’est ce bois là qui, infaillible, protège de sa chaleur et encaisse les tourments de la nature.
Maxime était assurément un héros du quotidien. Il était aussi passionné par le droit administratif qu’il affectionnait tant. Lui savait mieux que quiconque que parmi les modes d’action de la puissance publique, le silence est parfois celui qui porte le plus de signification. Par son silence, Maxime nous oblige.
Vous êtes aujourd’hui investis de sa mémoire et c’est à travers chacun d’entre vous et d’entre nous qu’il continuera son action au service de la France. Une action qui dépasse l’enveloppe, le temps et l’espace. Soyez en dignes car vous en êtes gardiens. »
- Discours prononcé par un camarade et ami de Maxime Touchais, IXème promotion, lors de la rentrée de la XVIIème promotion.